dimanche 3 avril 2011

Qui a dit que les entreprises familiales agricoles du Burkina ne sont pas capables de nourrir le pays.

La production de riz atteint un record pour cette cette campagne : 270 658 tonnes. Il s'agit là, du riz irrigué (avec deux récoltes par an) et du riz pluvial (donc une récolte, en novembre-décembre). L'évolution de la production de riz irrigué est fortement tributaire de la politique nationale. Je n'ai malheureusement pas les statistique du seul riz irrigué. Mais on peut noter qu'en 1996, la production totale de riz (donc irrigué et pluvial) était déjà de 111 807 tonnes. Mais cette année a vu la privatisation de la SONACOR (Société Nationale de Commercialisation du Riz) qui achetait le riz aux producteurs à un prix rémunérateur dès la fin de la récolte. Ce qui permettait aux producteurs des plaines irrigués de préparer sans tarder la deuxième culture. Avec la suppression de la SONACOR et l'importation massive de vieux riz asiatiques (parfois de dix ans d'âge) à prix cassé, les producteurs des plaines irrigués ont vu leurs revenus s'effondrer. Beaucoup ont abandonné (jusqu'à aujourd'hui) la production de riz pour se tourner vers le maraichage. La production nationale de riz s'est effondré également. Parfois fortement, comme en l'an 2000 (66 395 tonnes) et 2007 (68 916).

Il a fallu la crise alimentaire de 2007-2008 pour que le gouvernement et les commerçants s'intéressent enfin à la production locale. En 2004, les commerçants proposaient 85 FCFA pour un kilo de riz paddy ! Aujourd'hui ils en proposent au moins 150FCFA ! Parfois 170 FCFA ! Le double. Aussi, depuis 2008, la production de riz s'accroît de 12% par an. Deux fois plus vite que la population urbaine. Si le marché mondial ne s'effondre pas et si le gouvernement continue d'appuyer la production du riz (irrigué et pluvial), on peut penser que cette croissance au taux de 12% se poursuivra.

Si la CEDEAO (Communauté Economique Des Etats de l'Afrique de l'Ouest) se décide enfin à taxer le riz à 35% à l'importation, cette croissance pourrait être encore plus forte, et en quelques années le Burkina et l'ensemble de l'Afrique de l'Ouest pourrait être auto-suffisant en riz.
Notons également que la production du niébé (haricot du Sahel) est de 626 113 tonnes soit une hausse de 38% par rapport à l’année dernière, et en hausse de 92% par rapport à la moyenne quinquennale.

Source : sedelan@abcburkina.net