jeudi 30 juin 2011

S'informer, c'est résister...


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Appel de Dakar contre les accaparements de terres
Nous, organisations paysannes, organisations non-gouvernementales, organisations confessionnelles, syndicats et autres mouvement sociaux, réunis à Dakar pour le Forum Social Mondial de 2011 :

Considérant que les agricultures paysannes et familiales qui regroupent la majorité des agriculteurs et des agricultrices du monde, sont les mieux placées pour :

•répondre à leurs besoins alimentaires et ceux des populations, assurant la sécurité et la souveraineté alimentaires des pays, fournir des emplois aux populations rurales et maintenir un tissu économique en zones rurales, clé d’un développement territorial équilibré,
•produire en respectant l’environnement et en entretenant les ressources naturelles pour les générations futures ;
Considérant que les récents accaparements massifs de terres au profit d’intérêts privés ou d’États tiers ciblant des dizaines de millions d’hectares - que ce soit pour des raisons alimentaires, énergétiques, minières, environnementales, touristiques, spéculatives, géopolitiques - portent atteinte aux droits humains en privant les communautés locales, indigènes, paysannes, pastorales, forestières et de pêcherie artisanale de leurs moyens de production. Ils restreignent leur accès aux ressources naturelles ou les privent de la liberté de produire comme ils le souhaitent. Ces accaparements aggravent également les inégalités d’accès et de contrôle foncier au détriment des femmes ;

Considérant que les investisseurs et les gouvernements complices menacent le droit à l’alimentation des populations rurales, qu’ils les condamnent au chômage endémique et à l’exode rural, qu’ils exacerbent la pauvreté et les conflits et qu’ils contribuent à la perte des connaissances, savoir-faire agricoles et identités culturelles ; Considérant enfin que la gestion foncière, ainsi que le respect des droits des peuples, sont d’abord sous la juridiction des parlements et gouvernements nationaux et que ces derniers portent la plus grande part de responsabilité dans ces accaparements ;

Nous en appelons aux parlements et aux gouvernements nationaux pour que cessent immédiatement tous les accaparements fonciers massifs en cours ou à venir et que soient restituées les terres spoliées. Nous ordonnons aux gouvernements d’arrêter d’oppresser et de criminaliser les mouvements qui luttent pour l’accès à la terre et de libérer les militants emprisonnés. Nous exigeons des gouvernements nationaux qu’ils mettent en place un cadre effectif de reconnaissance et de régulation des droits fonciers des usagers à travers une consultation de toutes les parties prenantes. Cela requiert de mettre fin à la corruption et au clientélisme, qui invalident toute tentative de gestion foncière partagée.

Nous exigeons des gouvernements et Unions Régionales d’États, de la FAO et des institutions nationales et internationales qu’elles mettent immédiatement en place les engagements qui ont été pris lors de la Conférence Internationale pour la Réforme Agraire et le Développement Rural (CIRADR*) de 2006, à savoir la sécurisation des droits fonciers des usagers, la relance des processus de réformes agraires basés sur un accès équitable aux ressources naturelles et le développement rural pour le bien-être de tous. Nous réclamons que le processus de construction des Directives de la FAO* soit renforcé et qu’il s’appuie sur les droits humains tels qu’ils sont définis dans les différentes chartes et pactes internationaux - ces droits ne pouvant être effectifs que si des instruments juridiques contraignants sont mis en place au niveau national et international afin que les États respectent leurs engagements. Par ailleurs, il incombe à chaque état d’être responsable vis à vis de l’impact de ces politiques ou des activités de ses entreprises dans les pays ciblés par les investissements. De même, il faut réaffirmer la suprématie des droits humains sur le commerce et la finance internationale, à l’origine des spéculations sur les ressources naturelles et les biens agricoles.

Parallèlement, nous invitons le Comité de la Sécurité Alimentaire mondiale (CSA*) à rejeter définitivement les Principes pour des Investissements Agricoles Responsables (RAI*) de la Banque Mondiale, qui sont illégitimes et inadéquats pour traiter le phénomène, et à inclure les engagement de la CIRADR ainsi que les conclusions du rapport d’Évaluation Internationale des Connaissances, des Sciences et Technologies Agricoles pour le Développement (IAASTD*) dans son Cadre d’Action Globale.

Nous exigeons que les États, organisations régionales et institutions internationales garantissent le droit des peuples à avoir accès à la terre et soutiennent l’agriculture familiale et l’agroécologie. Ces initiatives doivent être basées sur l’agriculture familiale et la production vivrière agro-écologique. Des politiques agricoles appropriées devront prendre en compte les différents types de producteurs (peuples autochtones, éleveurs nomades, pêcheurs artisanaux, paysans et paysannes et bénéficiaires des réformes agraires) et répondre plus spécifiquement aux besoins des femmes et des jeunes.

Enfin, nous appelons les citoyen-ne-s et les organisations de la société civile du monde entier à soutenir - par tous les moyens humains, médiatiques, juridiques, financiers et populaires possibles - tous ceux et toutes celles qui luttent contre les accaparements de terres et à faire pression sur les gouvernements nationaux et sur les institutions internationales pour qu’ils remplissent leurs obligations vis à vis des droits des peuples.

Nous avons tous le devoir de résister et d’accompagner les peuples qui se battent pour leur dignité !

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jeudi 16 juin 2011

une nouvelle campagne internationale pour l'accès de tous à l'alimentation


Le 1er juin 2011, Oxfam a lancé une nouvelle campagne internationale pour s'assurer que chacun et chacune ait suffisamment à manger. C'est ainsi qu'Oxfam Burkina et ses partenaires se sont retrouvés à Ouagadougou pour demander l'accès de tous à l'alimentation.

À cette occasion, le directeur d’Oxfam Burkina, Omer Kaboré, a décrit le contexte de la situation alimentaire régionale et nationale : « Cette crise alimentaire que nous vivons, et la flambée des prix des denrées alimentaires, est le fait d’une absurde injustice mondiale ». Ainsi, chaque jour, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, alors que « notre monde produit suffisamment de nourriture pour tous et toutes ».

Pour lutter contre cette injustice, il faut faire un minimum d'analyse, sinon on risque de se tromper de remèdes. C'est bien de rappeler qu'un milliard de personnes souffrent de la faim. Mais il est bon d'ajouter que parmi eux, 700 000 sont des paysans. On ne peut pas se contenter de mesures à court terme comme celles du gouvernement burkinabè qui a décidé de subventionner le riz importé pendant 3 mois pour soulager les consommateurs urbains. Et les consommateurs ruraux, qui forment 80% de la population, faut-il les oublier parce qu'ils n'ont rien cassé ? !
Aujourd'hui, le monde entier s'inquiète de la volatilité des prix de l'alimentation sur le marché mondial. Je constate que le Burkina et les autres pays de l'Afrique de l'Ouest sont mal à l'aise avec les taxes fixes à l'importation. Et c'est fort compréhensible. Les gouvernements sont tiraillés entre deux orientations. La première : nourrir la ville aux moindres coûts, quitte à supprimer, par exemple, la taxe à l'importation sur le riz (comme en 2008), voire subventionner le riz importé (comme cette année 2011, depuis le 9 mai). D'un autre côté, ils voudraient bien soutenir leurs paysans, mais sans pénaliser les consommateurs urbains. C'est pourquoi les gouvernements de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) n'arrivent pas à s'entendre sur les produits alimentaires qu'ils pourraient taxer à l'importation à un taux de 35%.
C'est qu'en effet, une telle taxe fixe, loin de protéger du marché mondial, va amplifier ses variations. Prenons un exemple. Supposons qu'un sac de 50 kg de riz arrive aujourd'hui au port d'Abidjan à 10 000 F. Si vous lui appliquez une taxe de 35%, il va coûter 13 500 F. Vous avez ajouté une taxe de 3 500 F. Supposons maintenant que la crise alimentaire mondiale s'accentue et que le prix du riz double. Avec une taxe de 35%, le riz va maintenant coûter 27 000 F. Votre taxe a aggravé la situation en faisant exploser le prix du riz.Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

Article publié par Maurice Oudet
Président du SEDELAN : sedelan@abcburkina.net

une nouvelle campagne internationale pour l'accès de tous à l'alimentation

Le 1er juin 2011, Oxfam a lancé une nouvelle campagne internationale pour s'assurer que chacun et chacune ait suffisamment à manger. C'est ainsi qu'Oxfam Burkina et ses partenaires se sont retrouvés à Ouagadougou pour demander l'accès de tous à l'alimentation.

À cette occasion, le directeur d’Oxfam Burkina, Omer Kaboré, a décrit le contexte de la situation alimentaire régionale et nationale : « Cette crise alimentaire que nous vivons, et la flambée des prix des denrées alimentaires, est le fait d’une absurde injustice mondiale ». Ainsi, chaque jour, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, alors que « notre monde produit suffisamment de nourriture pour tous et toutes ».

Pour lutter contre cette injustice, il faut faire un minimum d'analyse, sinon on risque de se tromper de remèdes. C'est bien de rappeler qu'un milliard de personnes souffrent de la faim. Mais il est bon d'ajouter que parmi eux, 700 000 sont des paysans. On ne peut pas se contenter de mesures à court terme comme celles du gouvernement burkinabè qui a décidé de subventionner le riz importé pendant 3 mois pour soulager les consommateurs urbains. Et les consommateurs ruraux, qui forment 80% de la population, faut-il les oublier parce qu'ils n'ont rien cassé ? !
Aujourd'hui, le monde entier s'inquiète de la volatilité des prix de l'alimentation sur le marché mondial. Je constate que le Burkina et les autres pays de l'Afrique de l'Ouest sont mal à l'aise avec les taxes fixes à l'importation. Et c'est fort compréhensible. Les gouvernements sont tiraillés entre deux orientations. La première : nourrir la ville aux moindres coûts, quitte à supprimer, par exemple, la taxe à l'importation sur le riz (comme en 2008), voire subventionner le riz importé (comme cette année 2011, depuis le 9 mai). D'un autre côté, ils voudraient bien soutenir leurs paysans, mais sans pénaliser les consommateurs urbains. C'est pourquoi les gouvernements de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) n'arrivent pas à s'entendre sur les produits alimentaires qu'ils pourraient taxer à l'importation à un taux de 35%.
C'est qu'en effet, une telle taxe fixe, loin de protéger du marché mondial, va amplifier ses variations. Prenons un exemple. Supposons qu'un sac de 50 kg de riz arrive aujourd'hui au port d'Abidjan à 10 000 F. Si vous lui appliquez une taxe de 35%, il va coûter 13 500 F. Vous avez ajouté une taxe de 3 500 F. Supposons maintenant que la crise alimentaire mondiale s'accentue et que le prix du riz double. Avec une taxe de 35%, le riz va maintenant coûter 27 000 F. Votre taxe a aggravé la situation en faisant exploser le prix du riz.Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

Article publié par SEDELAN : sedelan@abcburkina.net

une nouvelle campagne internationale pour l'accès de tous à l'alimentation

Le 1er juin 2011, Oxfam a lancé une nouvelle campagne internationale pour s'assurer que chacun et chacune ait suffisamment à manger. C'est ainsi qu'Oxfam Burkina et ses partenaires se sont retrouvés à Ouagadougou pour demander l'accès de tous à l'alimentation.

À cette occasion, le directeur d’Oxfam Burkina, Omer Kaboré, a décrit le contexte de la situation alimentaire régionale et nationale : « Cette crise alimentaire que nous vivons, et la flambée des prix des denrées alimentaires, est le fait d’une absurde injustice mondiale ». Ainsi, chaque jour, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, alors que « notre monde produit suffisamment de nourriture pour tous et toutes ».

Pour lutter contre cette injustice, il faut faire un minimum d'analyse, sinon on risque de se tromper de remèdes. C'est bien de rappeler qu'un milliard de personnes souffrent de la faim. Mais il est bon d'ajouter que parmi eux, 700 000 sont des paysans. On ne peut pas se contenter de mesures à court terme comme celles du gouvernement burkinabè qui a décidé de subventionner le riz importé pendant 3 mois pour soulager les consommateurs urbains. Et les consommateurs ruraux, qui forment 80% de la population, faut-il les oublier parce qu'ils n'ont rien cassé ? !
Aujourd'hui, le monde entier s'inquiète de la volatilité des prix de l'alimentation sur le marché mondial. Je constate que le Burkina et les autres pays de l'Afrique de l'Ouest sont mal à l'aise avec les taxes fixes à l'importation. Et c'est fort compréhensible. Les gouvernements sont tiraillés entre deux orientations. La première : nourrir la ville aux moindres coûts, quitte à supprimer, par exemple, la taxe à l'importation sur le riz (comme en 2008), voire subventionner le riz importé (comme cette année 2011, depuis le 9 mai). D'un autre côté, ils voudraient bien soutenir leurs paysans, mais sans pénaliser les consommateurs urbains. C'est pourquoi les gouvernements de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) n'arrivent pas à s'entendre sur les produits alimentaires qu'ils pourraient taxer à l'importation à un taux de 35%.
C'est qu'en effet, une telle taxe fixe, loin de protéger du marché mondial, va amplifier ses variations. Prenons un exemple. Supposons qu'un sac de 50 kg de riz arrive aujourd'hui au port d'Abidjan à 10 000 F. Si vous lui appliquez une taxe de 35%, il va coûter 13 500 F. Vous avez ajouté une taxe de 3 500 F. Supposons maintenant que la crise alimentaire mondiale s'accentue et que le prix du riz double. Avec une taxe de 35%, le riz va maintenant coûter 27 000 F. Votre taxe a aggravé la situation en faisant exploser le prix du riz.Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).

une nouvelle campagne internationale pour accès de tous à l'alimentation

Le 1er juin 2011, Oxfam a lancé une nouvelle campagne internationale pour s'assurer que chacun et chacune ait suffisamment à manger. C'est ainsi qu'Oxfam Burkina et ses partenaires se sont retrouvés à Ouagadougou pour demander l'accès de tous à l'alimentation.

À cette occasion, le directeur d’Oxfam Burkina, Omer Kaboré, a décrit le contexte de la situation alimentaire régionale et nationale : « Cette crise alimentaire que nous vivons, et la flambée des prix des denrées alimentaires, est le fait d’une absurde injustice mondiale ». Ainsi, chaque jour, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, alors que « notre monde produit suffisamment de nourriture pour tous et toutes ».

Pour lutter contre cette injustice, il faut faire un minimum d'analyse, sinon on risque de se tromper de remèdes. C'est bien de rappeler qu'un milliard de personnes souffrent de la faim. Mais il est bon d'ajouter que parmi eux, 700 000 sont des paysans. On ne peut pas se contenter de mesures à court terme comme celles du gouvernement burkinabè qui a décidé de subventionner le riz importé pendant 3 mois pour soulager les consommateurs urbains. Et les consommateurs ruraux, qui forment 80% de la population, faut-il les oublier parce qu'ils n'ont rien cassé ? !
Aujourd'hui, le monde entier s'inquiète de la volatilité des prix de l'alimentation sur le marché mondial. Je constate que le Burkina et les autres pays de l'Afrique de l'Ouest sont mal à l'aise avec les taxes fixes à l'importation. Et c'est fort compréhensible. Les gouvernements sont tiraillés entre deux orientations. La première : nourrir la ville aux moindres coûts, quitte à supprimer, par exemple, la taxe à l'importation sur le riz (comme en 2008), voire subventionner le riz importé (comme cette année 2011, depuis le 9 mai). D'un autre côté, ils voudraient bien soutenir leurs paysans, mais sans pénaliser les consommateurs urbains. C'est pourquoi les gouvernements de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) n'arrivent pas à s'entendre sur les produits alimentaires qu'ils pourraient taxer à l'importation à un taux de 35%.
C'est qu'en effet, une telle taxe fixe, loin de protéger du marché mondial, va amplifier ses variations. Prenons un exemple. Supposons qu'un sac de 50 kg de riz arrive aujourd'hui au port d'Abidjan à 10 000 F. Si vous lui appliquez une taxe de 35%, il va coûter 13 500 F. Vous avez ajouté une taxe de 3 500 F. Supposons maintenant que la crise alimentaire mondiale s'accentue et que le prix du riz double. Avec une taxe de 35%, le riz va maintenant coûter 27 000 F. Votre taxe a aggravé la situation en faisant exploser le prix du riz.Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).
Le 1er juin 2011, Oxfam a lancé une nouvelle campagne internationale pour s'assurer que chacun et chacune ait suffisamment à manger. C'est ainsi qu'Oxfam Burkina et ses partenaires se sont retrouvés à Ouagadougou pour demander l'accès de tous à l'alimentation.

À cette occasion, le directeur d’Oxfam Burkina, Omer Kaboré, a décrit le contexte de la situation alimentaire régionale et nationale : « Cette crise alimentaire que nous vivons, et la flambée des prix des denrées alimentaires, est le fait d’une absurde injustice mondiale ». Ainsi, chaque jour, près d’un milliard de personnes souffrent de la faim, alors que « notre monde produit suffisamment de nourriture pour tous et toutes ».

Pour lutter contre cette injustice, il faut faire un minimum d'analyse, sinon on risque de se tromper de remèdes. C'est bien de rappeler qu'un milliard de personnes souffrent de la faim. Mais il est bon d'ajouter que parmi eux, 700 000 sont des paysans. On ne peut pas se contenter de mesures à court terme comme celles du gouvernement burkinabè qui a décidé de subventionner le riz importé pendant 3 mois pour soulager les consommateurs urbains. Et les consommateurs ruraux, qui forment 80% de la population, faut-il les oublier parce qu'ils n'ont rien cassé ? !
Aujourd'hui, le monde entier s'inquiète de la volatilité des prix de l'alimentation sur le marché mondial. Je constate que le Burkina et les autres pays de l'Afrique de l'Ouest sont mal à l'aise avec les taxes fixes à l'importation. Et c'est fort compréhensible. Les gouvernements sont tiraillés entre deux orientations. La première : nourrir la ville aux moindres coûts, quitte à supprimer, par exemple, la taxe à l'importation sur le riz (comme en 2008), voire subventionner le riz importé (comme cette année 2011, depuis le 9 mai). D'un autre côté, ils voudraient bien soutenir leurs paysans, mais sans pénaliser les consommateurs urbains. C'est pourquoi les gouvernements de la CEDEAO (Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest) n'arrivent pas à s'entendre sur les produits alimentaires qu'ils pourraient taxer à l'importation à un taux de 35%.
C'est qu'en effet, une telle taxe fixe, loin de protéger du marché mondial, va amplifier ses variations. Prenons un exemple. Supposons qu'un sac de 50 kg de riz arrive aujourd'hui au port d'Abidjan à 10 000 F. Si vous lui appliquez une taxe de 35%, il va coûter 13 500 F. Vous avez ajouté une taxe de 3 500 F. Supposons maintenant que la crise alimentaire mondiale s'accentue et que le prix du riz double. Avec une taxe de 35%, le riz va maintenant coûter 27 000 F. Votre taxe a aggravé la situation en faisant exploser le prix du riz.Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).Remplaçons maintenant cette taxe à un taux fixe de 35%, par un prix d'entrée fixé à 13 500 F. Aujourd'hui, il n'y a rien de changé. Mais si le prix du riz double sur le marché mondial, pour atteindre les 20 000 F le sac de 50 kg, il n'y aura pas une taxe à imposer. En effet le prix mondial est alors au-dessus du prix d'entrée, il peut entrer librement à l'intérieur du marché commun de la CEDEAO. Il coûtera donc 20 000 F au lieu de 27 000 F.
S'il arrivait que le prix du riz baisse sur le marché mondial (hypothèse peu probable actuellement), alors, et alors seulement, il serait taxé. Cette taxe serait égale à la différence entre le prix du riz arrivé au port d'Abidjan (ou de Cotonou, etc.) et le prix d'entrée. Cette taxe est appelée « prélèvement ». Et comme elle varie en fonction du prix sur le marché mondial, on précise « prélèvement variable ». Voyons deux exemples. Le sac de 50 kg de riz arrive à l'entrée de la CEDEAO à 11 000 F, le prélèvement sera de 13 500 F - 11 000 F = 2 500 F. S'il grimpe à 13 000 F, le prélèvement ne sera plus que de 500 F (13 500 F - 13 000 F = 500 F). Et les prix resteront stables sur le marché national. Les consommateurs urbains apprécieront cette stabilité et également les producteurs de riz qui sauront à quoi s'en tenir. Il s'agit donc de trouver un prix juste qui permette aux producteurs de riz burkinabè de vivre dignement de leur travail (et donc de développer la filière riz) et aux consommateurs urbains de continuer à avoir accès au riz, qu'il soit local ou importé.
La CEDEAO pourrait commencer par fixer quelques prix d'entrée sur les produits les plus sensibles (par exemple le riz, le sucre, l'huile, le lait en poudre et les substituts au lait concentré sucré et au double concentré de tomate). Puis, peu à peu remplacer l'ensemble du TEC (le Tarif Extérieur Commun, c'est-à-dire l'ensemble des taxes à l'importation) par des prix d'entrée.
Le contexte mondial caractérisé par une grande variabilité des prix alimentaires offre une opportunité à la Commission de la CEDEAO pour négocier un tel changement à l'OMC (Organisation Mondiale du Commerce).