mardi 2 février 2010

OMC et agriculture, accord bloqué
















A l'OMC (organisation mondiale du commerce), le principe général des négociations est celui de l'engagement unique : aucun accord n'est trouvé tant que les Etats ne sont pas d'accord sur tout. Historiquement, deux dossiers ont contribué à bloquer un accord général, l'agriculture et l'accès aux non agricoles dit "NAMA" en anglais.
Si pour l'OCDE (organisation de coopération et de Développement économiques) , l'activité agricole ne représente plus que quelques points de PIB, pour de nombreux pays de la planète, elle est l'activité essentiel-
le, voire primordiale, dont dépend directement la majeure partie de la population, tandis qu'elle conditionne l'alimentation de toute la population des villes. Le Burkina Faso est dans cette situation où les prix bas du riz, du maïs et du coton importés ont pour origine les subven-
tions agricoles des grandes puissances à l'exportation...
Les petits et moyens Etats ont bien du mal à contrer la volonté des grands acteurs, et rien de nouveau n'est sur la table. Pire, dans l'état actuel des pourparlers, le risque est de voir le multilatéralisme dont se flatte l'OMC se transformer en une succession de négociations bilatérales, ce qui oterait toute possibilité de coalition aux petits et moyens Etats...
(source : le bulletin n° 79 de "Lignes d'ATTAC", bulletin de l'association pour une taxation des transactions financières et pour l'action citoyenne).





Par ailleurs,l'activité agricole au Burkina Faso, dont les cultures vivrières, souffre aussi des stratégies des intermédiaires grossistes qui obligent les agriculteurs à vendre à des prix de plus en plus bas. Ainsi, plus d'une décennie après son lancement officiel, la filière de la noix de cajou (fruit de l'anacardier, l'anacarde est notamment cultivé par des paysans de la région de Sindou et Banfora) n'est pas parvenue à tracer sa voie. Les performances réalisées sont vite confrontées à la baisse vertigineuse du prix de la noix sur le marché. De 300 F kg en 2002, le prix du kilo de la noix brute est tombé en 2006 à moins de 100F (il s'agit de prix bord champ). Tandis que la production croît d'année en année, ce sont les acheteurs qui imposent leur prix aux paysans. Ces paysans pratiquent une polyculture avec des méthodes et surtout des outils traditionnels mais qui évoluent et peuvent donner des bons rendements, sans avoir recours aux engrais chimiques et pesticides...ainsi, le fumier des poules, quand elles sont élévées en poulailler (ce qui est nouveau à Sindou mais qui est en progression dans le pays), est un fertilisant utilisé par la jeune génération d'agriculteurs. Ces nouveaux modes de culture et d'élevage (comme la fosse à fumure et le zaï) sont introduits par des agronomes burkinabés, accompagnés ou pas par des ONG.



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