jeudi 11 juin 2009

p.14)
La ferme maraîchère de Betta est située sur une petite hauteur qui domine un grand barrage construit pour alimenter en eau la capitale. Nous arrivons à la nuit tombante, l'herbe est sèche, les légumes ont été ramassés, les plants prêts pour les prochaines cultures ; je découvre les installations, les 6 puits créés avec les compagnons d'Emmaüs, les fosses fumières, les enclos pour le bétail...
Toute l'exploitation est entourée d'une clôture pour poulailler mêlée à des branchages. Les puits font 15 m de profondeur et sont reliés par des canalisations à des réservoirs. Les quatre salariés, originaires des 4 zones ( voir p 13) vivent sur place, avec un maigre salaire. Mais, me dit Ablacé, la production ne pourra pas décoller tant que les ouvriers continueront à tirer l'eau des puits à la main, ils y passent trop de temps...il faudra trouver une solution, la moto-pompe est fragile et consomme du gasoil, le panneau solaire, peut-être ? à voir...
L'ensemble du dispositif mis en place par l'AIDMR est en constante évolution ; les échanges entre ses coordinateurs et animateurs et la communauté d'Emmaüs permettent une analyse et un suivi régulier du projet. Mais rien n'est encore gagné, si l'objectif d'Ablacé est d'atteindre l'autonomie de l'association, ce n'est pas encore fait...
















Nous nous dirigeons vers un immense gîte d'étape, construit avec les compagnons d'Emmaüs pour accueillir les paysans en formation sur les plantations de Betta ou d'autres visiteurs en mission. Les chambres sont équipées de douche attenante, elles sont répartie dans 2 voûtes, la troisième voûte, au milieu comprend une salle commune et au fond, une cuisine.
La beauté de ce bâtiment tient à son mode de construction, la voûte nubienne ! je n'en avais jamais vu auparavant !
Cette technique africaine ancestrale, ce procédé architectural antique, venu du haut Nil, et historiquement inconnu en Afrique de l’Ouest , est une réponse adaptée au manque de bois et à la tôle trop chère et trop chaude dans les climats sub-sahariens. Cette technique, la voûte nubienne, permet de construire sans bois, sans tôle, sans clous, avec un outillage basique, des habitations aux toitures voûtées restaurant la possibilité du toit terrasse. Seule la brique de terre est utilisée...elle garde la fraîcheur et pendant les nuits trop chaudes, on se retrouve tous sur le toit-terrasse, génial !
Sur le chantier de Betta, construit avec une équipe de bénévoles, dont les compagnons d'Emmaüs, les maçons formés à la technique "voûte nubienne" transmettent celle-ci aux bénévoles-apprentis. Les futurs chantiers serviront aussi de chantier école.











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