jeudi 11 juin 2009

p.8)
Le lendemain, Amara m’emmène en mobylette visiter un barrage agricole et un barrage hydro-électrique qui dessert les villes de Banfora et de Bobo-Dioulasso. Nous traversons des champs irrigués, des rizières, des plantations maraîchères, je découvre les arbres, le ronier, le kapokier, le fromager, les pêcheurs en pirogue sur le lac de retenue…


Arbre caduc, le kapokier perd ses feuilles à la saison sèche. Je l'ai pourtant repéré facilement car les fibres contenues dans ses graines ressemblent à du coton ; disséminées par le vent, elles formaient encore un tapis blanc sur la route.














Nous reprenons la piste mais un pont cassé nous oblige à descendre de la mobylette, on se mouille au passage d’un gué de pierres branlantes.









La visite du barrage hydro-électrique est moins poétique, on me montre les turbines et tableaux de commandes payés par des donateurs allemands et français ; j’apprends que le transformateur qui doit alimenter Sindou est en panne depuis plusieurs mois, il n’a fonctionné qu’un mois et personne ne peut avancer une date de remise en route.

De retour à Sindou, j’écoute la radio RTB, les informations portent sur la Journée Nationale du Paysan organisé par le ministère de l’agriculture, à Koudouguou, dans la région centre-ouest. Les mots sont forts, "la production agricole est trop archaïque, il faut mécaniser pour éviter la famine et la pauvreté, la FAO nous appuie pour la sécurisation des revenus des agriculteurs. Il faut créer de nouvelles filières dans l’agriculture, développer la forêt, l’élevage, établir des plans communaux de développement. Il y aura plus de 6 milliards investis dans 13 régions"…
En effet, près du barrage agricole, j'ai vu des petits champs, labourés avec des bœufs qui tirent le soc de la charrue, j’ai vu beaucoup de femmes travaillant dans les rizières ; 2 récoltes peuvent se faire dans l’année, mais, en 2008, la production a été insuffisante pour nourrir les habitants de la région… Mais la mécanisation et la modification des modes d'exploitation sont-ils garants de meilleure récolte ? Quelles mesures seront mises en place pour s'assurer que les paysans garderont la maîtrise de leurs moyens de production ?

A Sindou, les manguiers croulent sous les fruits mais les habitants n’ont pas les moyens de sécher les mangues pour les commercialiser…les mangues pourrissent au pied des arbres, quel gâchis ! Les investissements se font ailleurs, dans le bâtiment et dans le commerce, avec des espoirs de rentabilité plus rapide et de plus-value plus importante…

Amara m'a présentée au chef coutumier, un ancien fonctionnaire de la FAO, son fils tient le seul gîte de Sindou ; Un château d’eau a été construit avec son accord, un comité d’usagers gèrent l’eau et les compteurs , c’est un service public mais seul y ont accès les habitants qui peuvent payer la canalisation de raccordement. Les autres habitants utilisent l’eau des puits, plus ou moins éloignés de leur concession. Le puits appartient à une famille, les habitants des cours voisines y ont accès, les « adhérents » du comité d’usagers paie chaque mois un petit peu, selon leur possibilité, pour aider à l’entretien du puits.
Ce soir, je cuisine pour la famille un bœuf aux carottes ! j’ai remarqué que toute leur cuisine est faite de sauce à base d’oignons, de légumes, d’épices, alors pourquoi pas une sauce aux carottes ! Ils ont beaucoup apprécié. Quand Assa aura de l’argent pour acheter un beau morceau de bœuf…ça sentira aussi bon !.




Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire