jeudi 11 juin 2009

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A Sindou, la veille du 8 mars, des débats ont été organisés par les responsables administratifs de la Province de la Leraba pour faire un bilan des actions menées pour les femmes. L’assistance est nombreuse, la fête commence, les femmes sont attentives mais ont des difficultés à prendre la parole quand Anne-Marie Traoré le leur propose ; elle est la « marraine de la fête » et directrice d’un organisme d’études et de formation à Ouagadougou. Elle possède aussi une belle maison à Sindou.
Les bilans présentés par des fonctionnaires départementaux insistent sur les problème de scolarité, les violences faites aux femmes, la rareté du bois de chauffe et de la ressource à protéger, le problème des déchets et des eaux de pluie à évacuer, l’accès des femmes aux micro-crédits, à partir d’un « Fonds d’appui aux activités rémunératrices des femmes », le problème du non-remboursement des prêts, le faible taux de réussite, la non-alphabétisation des femmes, le peu de femmes formées à la transformation du manioc et la production du riz dans le cadre des groupements agricoles…

Anne-Marie Traoré reprend le micro et demande aux femmes présentes comment elles comprennent le slogan de la fête des femmes : « investir dans les femmes », mais le débat qu’elle souhaite ne s’installe pas. Elle veut les persuader que l’investissement doit venir d’elles-mêmes et que cela passe par la scolarisation des enfants.
Nous nous sommes revues à Ouaga et avons discuté de la situation de « non décollage » dans laquelle se trouve Sindou. Anne-marie est sociologue et a créé un cabinet d’études et de formation. Les micro-crédits distribués aux femmes de Sindou sont vite dépensés et souvent par les maris ! il n’y a ni sélection des projets, ni accompagnement, pour autant qu’il y ait eu un projet défini au départ. Anne-Marie Traoré me dit qu’il manque des personnes formées acceptant de faire ce travail d’accompagnement, « en brousse », si loin de Ouaga ou de Bobo-Dioulasso.













Le 8 mars, j’assiste à tous les discours dont celui de Madame le Gouverneur de la Région que je trouve très "langue de bois" mais très maîtrisé, elle soigne son image et « chouchoute » les présidentes d’association qui sont à l’honneur en ce jour de la fête des femmes, elles sont des relais utiles pour la mise en œuvre de sa politique…un défilé de femmes, organisé en cohortes thématiques, tenant en main la pioche ou le balai, est très applaudi par les habitants de Sindou et des environs ; les musiciens ont joué avec enthousiasme ; tous ont subi pendant des heures, sous un soleil terrible, une cascade de discours et quittent maintenant le rassemblement ; ils vont se désaltérer d’un jus de néré vendu dans des petits sachets plastiques par des femmes qui les ont préparés pour gagner quelques francs, sachets qui finiront par terre dans la poussière sèche de ce mois de mars.









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