jeudi 11 juin 2009

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Le village de Sindou est situé à l’ouest du Burkina, à 500 km de la capitale, près de la frontière avec la Côte d’Ivoire, sans eau courante, excepté pour quelques privilégiés qui ont les moyens de se payer la canalisation de raccordement au château d’eau, sans électricité, sans ramassage d’ordures !
Ce gros village est équipé d'un lycée, d'une poste, d'une gendarmerie et d'un tout nouveau marché en partie couvert. On est dans la Région des Cascades, région agricole, équipée de barrages agricole et hydro-électrique (voir page 8).
Depuis Banfora, situé à 51 km, Sindou est accessible par une piste correcte, à travers de beaux paysages variés, alternant bas-fonds et rizières avec coteaux cultivés et vergers de manguiers. Nous sommes dans une des plus belles régions agricoles du Burkina Faso.
En dehors des activités agricoles, on trouve des femmes et des hommes commerçants, des artisans, réparateur de mobylettes, boulanger, couturier ; des femmes, vendent les produits de leur fabrication, des beignets, des arachides qu'elles ont grillées et mises en sachet ou des légumes mais en petite quantité, et pour quelques maigres revenus. Les producteurs et productrices de légumes sont nombreux sur le marché. Des jeunes gens ont monté pour les téléphones portables, une petite échoppe ; en effet, sans « bloc électrogène », les batteries ne peuvent être rechargées à domicile ! Le téléphone portable est devenu un outil incontournable en même temps qu'un signe de modernité ; il remplace le téléphone fixe, pas d'abonnement à payer, les cartes téléphoniques, en vente partout, permettent de gérer au plus près la dépense. A Ouagadougou, à chaque coin de rue, des petits vendeurs dressent sous votre nez des présentoirs remplis de cartes à tous les prix, leurs gains sont minimes mais leur permettent de manger...
Le forgeron garde un statut important dans le village, il fabrique les outils agraires mais aussi les bijoux ; en voyant la petite fille qui l’aide à actionner le soufflet, j’ai pensé à l’enfant qui donne son titre au livre de Camara Laye « l’enfant noir " ; dès le premier chapitre, il y décrit un petit serpent noir, l'animal totem du clan des forgerons, dont l'enfant se demande s'il héritera un jour ou s'il lui préférera le chemin de l'école. C’est un livre que j’ai relu avec plaisir à Ouagadougou, pendant la sieste, terrassée par la chaleur (40 à 45 degré à l'ombre !).
La tisserande, Léontine, est passionnée par son métier ! Elle vend du bazin qu'elle teint avec des colorants artificiels et naturels (car il existe encore dans le village des gens qui connaissent les plantes qui colorent), elle connait également la technique du bogolan. Elle le tisse et le teint. Le bogolan est une toile plus ou moins épaisse en coton filée et tissée d'une largeur variant de 5 cm à une douzaine de cm et vendue en rouleaux. Ces bandes sont cousues bord à bord et à la main pour former des pièces de tissu de dimensions variables.
Avec Léontine, la tisserande, Assa, qui veut se former au tissage et un artisan couturier, l'idée de créer une coopérative artisanale de production de tissus et de vêtements m'est venue...rien que ça ! Il faut d'abord améliorer l'installation des métiers pour assurer une production même pendant la période des pluies ; les deux femmes vont se renseigner sur les modalités de création d'une coopérative et moi, j'essaie de trouver des débouchés en Aquitaine, vaste programme mais pas irréaliste ; les difficultés se trouvent au niveau des formalités d'export et du coût du transport, mais on se renseigne !

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