jeudi 11 juin 2009

p.11)
Les jours suivants sont chargés, je garde mon rythme habituel mais je m’aperçois très vite qu’il me faut ralentir, la chaleur est torride, 40 à 45 degrés le jour et 35 la nuit ! je me rends à l’évidence, la sieste s’impose.
Je vais en ville m’acheter quelques livres de poche, chez un de ces sympathiques "bouquinistes" du centre ville, les livres sont rangés en piles branlantes dans des installations aussi précaires ; il se tient debout devant ses livres, très souriant, je lui ramène le livre lu et moyennant une petite somme, il me l’échange contre un autre ! J’avais emporté pour le voyage un livre de Camara Laye, l’auteur de « L’enfant noir » publié en 1953 et aussi « Le Maître de la parole », un recueil de contes griots qui retracent la genèse du Mali, une épopée magnifique. Ensuite, je me suis rapidement aperçu que j’achetais des romans dont l’intrigue se passe sur une île ou près d’un fleuve (sans doute un besoin inextinguible d’eau !), notamment « la perle » de Steinbeck ou « le tumulte des flots » de l’écrivain japonais Mishima ! Malheureusement je n’ai aucune photo de ces petites librairies de poche.
Par contre, j’ai photographié beaucoup d’exemples de l’architecture à Ouagadougou. Je les ai présentés dans une page d’un autre de mes blogs intitulé : http://habitatcontemporain.blogspot.com/

Je rencontre cette après-midi Anne-Marie Traoré, que j’avais vue rapidement à Sindou lors de la journée des femmes. Elle dirige un centre d’études et de formation pour les femmes. Elle est sociologue de formation, comme moi, on a parlé des blocages au développement repérés à Sindou, ceux relatifs à l’histoire de cette commune, aux mentalités actuelles et au jeu des acteurs locaux, politiques et économiques. Il y a deux générations, Sindou était un gros bourg très commerçant et actuellement les femmes perpétuent cette tradition et veulent garder ce statut de commerçante bien que l’économie de la région ait changé ; une ville attractive comme Banfora est très accessible et les transports en commun, la pratique de la mobylette augmentent la mobilité des habitants. Quand j’étais à Sindou, j’ai fait un aller-retour sur la journée à Banfora ; dans le bus, il y avait des passagers de toute condition ; même si certains n’étaient pas très à l’aise, tous avaient une démarche à remplir, des achats à faire ou un parent à visiter…même les poules prennent le bus !. J’ai parlé à Anne-Marie d’Amara, elle a pris ses coordonnées car elle cherche des gens sur qui elle puisse s’appuyer pour initier des changements avec les femmes de Sindou, notamment les accompagner dans leur projet et la gestion des micro-crédits octroyés par la Région. Les personnes formées ne veulent pas quitter la capitale pour aller travailler à la campagne, à 500 km.

Dans l'après-midi, je rencontre Aceytou et Maïa et je les emmène boire un verre dans un bar de la ville ; en fait elles choisissent un restaurant-bar et en plus de la boisson non alcoolisée, elle se font envie de foie de boeuf en sauce ; c'est un peu tôt pour moi en fin d'après-midi mais je suis ravie de leur faire ce plaisir ! Elles m'ont ensuite emmenée chez leur tailleur où elles devaient prendre leur commande ; en fait, le tailleur a pris mes mesures et Aceytou m'a demandé de choisir un ensemble avec le tissu qu'elle fournissait au tailleur, je n'ai pu refuser !
Le soir, repas partagé chez Djibril et Ami, ce qui était le cas chaque jour...ils sont très attentifs à mon bien-être et me disent que je fais partie de la famille et moi, je le ressens aussi comme ça. Plus tard, lors de mes escapades hors de Ouagadougou, ils me diront qu'ils attendaient mon retour parce qu'ils apprécient les soirées où l'on discute sur la terrasse, allongés sur une natte, essayant de capter le moindre souffle d'air...En fait, pendant cette route à travers le Burkina, je n'ai rencontré que des gens extraordinaires de gentillesse et d'intelligence. Quel bonheur !




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