jeudi 11 juin 2009

p.15)
Papous, mon chevallier servant, m'emmène aujourd'hui en mobylette au centre ville, direction la bibliothèque du centre culturel français et le Village Artisanal (troisième visite) où j' achète, pour chacun, une paire de sandales en cuir, du beau travail. Nous faisons le tour des ateliers d'artisanat qu'il ne connait pas, puis pause coca ! (voir page 10 la présentation du V.A.)
Cette après-midi, Djibril me dépose au musée de la musique qui est en restauration, je ne peux visiter qu'une petite salle...mais une surprise m'attend, dans une autre pièce, 3 musiciens jouent pour moi du djembé, du tendré (calebasse à cordes) et du balafon ( bala est le nom de cet instrument en mossé et fon signifie musique).





Je sors sur le boulevard et guette un taxi ; j'en laisse passer deux qui me paraissent trop délabrés puis plus rien ; après une longue attente, une jeune fille en mobylette s'arrête et, sympa, me propose de m'emmener vers le centre ville ; je l'invite à prendre un verre (de coca), elle déniche un bar avec terrasse ombragée et on bavarde. Elle est tchadienne et suit un cursus en communication, elle en a pour 3 ans...elle me parle de son père qui a un poste à responsabilité dans une société cotonnière...Le Tchad a été pacifiée me dit-elle par l'armée française...pacifiée ? le sous-sol très riche attise la convoitise des rebelles... ici, c'est pauvre, ajoute-t-elle, pas de richesses en sous-sol, pas de pétrole, ils sont en paix, mais il y a beaucoup plus de pauvreté qu'au Tchad !
Mais les signes de la pauvreté sont parfois cachés, preuve en est les déclarations de l'association humanitaire "Action contre la Faim" : "les gens les plus vulnérables ne sont pas touchés directement par la crise financière, mais ils subiront le contre-coup des difficultés des classes moyennes qui, si elles souffrent, les aideront moins", explique pour sa part Ludovic Bourbé, le directeur technique. Au Tchad, raconte-t-il, son organisation humanitaire a constaté que certaines femmes recevaient moins fréquemment des versements des hommes partis travailler ailleurs, ou de plus petits montants". http://www.actioncontrelafaim.org/
Pour de nombreuses familles, de surcroît, la crise économique, qui réduit le revenu disponible, s'ajoute à des prix alimentaires élevés. Si les cours mondiaux des céréales ont chuté, localement, ils ont baissé moins rapidement, et restent supérieurs de 24 % à ce qu'ils étaient en 2006. Ce cumul inquiète: "Avec la crise alimentaire, les familles les plus vulnérables ont déjà épuisé les mécanismes de défense qu'elles mettent en branle en cas de difficultés économiques", explique Kostas Stamoulis, de la FAO.
Oui, au Burkina Faso, la pauvreté et la violence existent partout, en milieu urbain comme en milieu rural...le développement pandémique du sida les touche comme beaucoup d'autres pays de l'Afrique de l'Ouest, on n'en parle pas...Non, il n'y a pas de graves conflits intérieurs comme au Libéria ou en Sierra Leone, et le Burkina est en paix avec ses voisins, le gouvernement ayant évité dernièrement un conflit ouvert avec son voisin, la Côte d'Ivoire...Mais cette paix a un coût, ainsi des fonctionnaires m'ont dit ne pas oser se syndiquer ou faire grève de peur de perdre automatiquement leur emploi...
Ainsi, il me semble que l'énergie et la combativité des burkinabés pour sortir de la pauvreté sont d'autant plus efficaces qu'elles s'inscrivent dans des réseaux d'appui et de solidarité internationale. C'est le cas des responsables d'association que j'ai rencontrés sur ma route au Burkina Faso.
Prochaines pages : la Fête de la pomme de terre à Tibao, le village de Tiébélé et celui de Dani, aux portes du Sahel...

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